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Mes premières vacances nippones (seconde partie)

  • Lucie
  • 28 oct. 2015
  • 5 min de lecture

Suite à notre périple dans les Alpes japonaises, nous nous sommes rendus dans un second camping après avoir longuement insisté auprès de mon Tomo pour avoir un camping avec douches... Heureuse j'étais quand j'ai vu les douches. Je l'étais moins quand on nous a remis une clochette pour se déplacer dans le site la nuit, cela afin de signaler notre présence aux ours... Je n'ai toujours pas compris le truc de la clochette...

Mon ami avait prévu de me faire visiter un ancien village japonais pour cette nouvelle journée d'expédition. Mais à ma grande surprise, l'homme exceptionnel qu'il est, a réalisé l'un de mes plus grands rêves. Il aurait pu m'abandonner dans les montagnes ou me donner au premier Japonais désirant une Occidentale après l'avoir fait autant galérer (chier) pour une douche et manger de la pastèque...

Eh bien ce ne fut pas le cas. A la place, il a rendu mes yeux larmoyants et remplis d'étoiles. Une fois de plus, pour ceux qui en douteraient encore, oui il y a des êtres incroyables au Japon.

Nous roulons des kilomètres pendant que je contemple le moindre champs, la moindre maison, le moindre grand-père qui s'offrent à ma vue. Je ne veux rien perdre de ce trajet, lorsque nous arrivons dans une ville. Je lève la tête et lis Matsumoto sur les panneaux. Là, je commence à rêver. Puis nous traversons la ville quand soudain une ombre noire apparaît au loin... Je regarde mon ami, les larmes aux yeux. Il me demande alors ce qu'il se passe. Je suis tellement émue que je n'arrive presque plus à respirer. Mon corps est submergé d'émotions. Je vais enfin le voir, lui cette merveille qui m'a tant fait rêver dans les livres.

Quand j'arrive enfin à regarder mon ami et à lui répondre, je lui demande alors s'il a conscience que c'est l'un des plus beaux jours de ma vie. Certains peuvent trouver cela stupide, d'aimer autant les vieilles pierres et autres vieilleries, mais ceux qui me connaissent et les passionnés d'histoire, du moins ceux qui essaient de s'y intéresser et de la comprendre, comprendront mon surplus d'émotions ce jour-là. Par moment, il m'arrive de préférer la compagnie de vieux murs à celle des hommes, souvent ils ont des choses bien plus intéressantes à dire...

Bref, je suis une femme qui pleure devant des cailloux. Et Tomo s'en est rendu compte à ses dépends, pauvrette!

Je suis aussi une femme à promesses. J'ai besoin de me faire des promesses pour avancer dans la vie. Voir et toucher le château de Matsumoto en était une. Grâce à Tomo, j'ai pu tenir ma promesse.

Ce qui s'est passé dans nos têtes à ce moment-là, l'un comme l'autre nous ne l'oublierons jamais. Son sourire et ma surprise. Son amitié et ma promesse. Ce jour désormais très spécial à mes yeux, j'ai non seulement rencontrer l'histoire, mais j'ai aussi beaucoup appris sur l'amitié, qui n'a ni frontières ni langues.

La suite du récit, après ce passage un brin mélodramatique, on se recentre sur une autre passion de ma jeune vie : manger! Donc Tomo, connaissant mon amour pour les sobas (pâtes de sarrasin) m'a amenée dans un restaurant avec vue sur le château de Matsumoto. Il ne fait pas les choses à moitié Tomo, quand il a décidé de rendre quelqu'un heureux, il donne tout ce qu'il a.

Ensuite, après plus deux heures de queue (jours fériés au Japon hein...), nous avons visité cette imposante et ténébreuse construction de pierres et de bois, entre larmes, sourires et connerie (Tomo ce n'est pas mon ami pour rien...), mais aussi sous 35° degrés! L'été, au Japon, tu meurs, non pas tant à cause de la chaleur, mais surtout à cause de l'humidité.

Le sublime château de Matsumoto est le plus ancien du Japon ayant conservé son donjon original en bois, et fait partie des quatre châteaux du Pays du Soleil Levant désignés comme patrimoine culturel. La construction du donjon daterait de 1593-1594, période de guerre civile. Comme la majorité des châteaux japonais, il est juste là pour faire joli et montrer la puissance de son seigneur. Il n'a aucun rôle défensif. Comme vous pouvez le constater, question beauté, on lui met facilement un 10/10. Le Japon où comment faire majestueux dans la simplicité. C'est ce qui me plaît dans l'architecture japonaise, ils savent dire non au "bling-bling" et vous émerveillent dans la sobriété et l'élégance.

A l'intérieur du château sont disposés des documents et objets historiques, comme des armures de samouraïs et une collection de fusils. Du haut de la tour principale, on peut admirer de magnifiques panoramas des Alpes japonaises et de la ville de Matsumoto.

Tomo a également retrouvé son passe-temps favori quand nous sommes tous les deux, hormis manger, me prendre en photo devant tout et n'importe quoi...

Je vous épargne les photos de moi montant et descendant les marches du château... Evidemment, je ne pouvais pas lui dire non... Me voici donc posant à côté d'une porte du château. Ils sont beaux les cailloux n'est-ce pas?

L'intérieur du sublime n'est pas exceptionnel. Le château est quasiment vide et la hauteur des marches vise à se débarasser des personnes âgées en surnombre au Japon mais des jeunes également. J'ai bien failli tomber 10 fois, et je n'étais pas la seule dans ce cas. Des marches de 40 cm et plus, pourquoi???

Si Matsumoto est unique, c'est donc par la présence qu'il impose de l'extérieur. "Le corbeau" surnom gagné en raison de sa couleur noire, témoigne majestueusement de son temps. Il est difficile de ne pas être subjugué par lui. Il est de loin l'un des plus beaux témoins de l'histoire faits de bois et de pierres que j'ai pu observer. Il avait attiré mon attention dans des livres d'histoire, il m'a conquise en un seul regard. Matsumoto-jô, c'est un peu le Dark Vador des châteaux. C'est sa noirceur qui vous attire.

Suite à la visite du château, nous sommes rentrés à Tsu pour y passer la nuit. Le lendemain je suis rentrée sur Tokyo (les vacances au Japon, elles sont très courtes...). Cependant, j'ai eu l'occasion de me promoner dans un jardin de la ville et d'y admirer son petit château. Il est moins impressionnant que "Le Corbeau" je vous l'accorde, mais il a son charme.

J'ai également pris un copieux et délicieux repas pour la route! Je crois que j'ai un problème avec les tempuras...

Le retour à la gare s'est fait en 2CV, si ça c'est pas la classe rouler en 2CV au Japon!

J'ai passé de superbes et inoubliables vacances qui peuvent se résumer en quelques mots : amitié, camping, insectes, paysages époustouflants, manger, rencontre avec l'histoire et retour dans ma famille de coeur.

Alors, merci Tomo, mon grand-frère du Japon. Et vivement les prochaines vacances!

 
 
 

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