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Envol vers Tokyo

  • Lucie
  • 6 mars 2015
  • 6 min de lecture

La nuit à l’hôtel a été courte, 7h du matin je suis déjà dans le bain, le goût amer du dernier restaurant français sans magret dans la bouche… Tout le monde se prépare et hop, direction l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.

La troupe n’est pas encore aux complets, il manque les cousins, mais aussi le meilleur ami qui avait intérêt de ramener son fessier de geek à l’aéroport. On enregistre les bagages et il était temps car mes bras commençaient à crier souffrance.

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Histoire d’égayer mon départ, on assiste à une alerte au colis suspect… Bienvenue à Paris.

Les cousins nous rejoignent, ils sont tellement beaux et je suis tellement émue de les voir à mes côtés pour ce grand jour. Puis c’est au tour du meilleur ami de rejoindre la « Lucie compagnie ». Comme dernier repas français, après une tentative avortée à l’Hippopotamus, on finit par atterrir à la boulangerie Paul (la rosette et le croissant, c’est aussi la vie). Peu importe, ce n’est pas la qualité du dernier repas qui marque, ce sont les personnes avec qui on le partage. Et ce sandwich là, signifie aujourd’hui beaucoup pour moi.

Après quelques photos souvenirs vient le temps de quitter l’espace Schengen et donc celui tant redouté des au revoir. Commence la série d’embrassades. Ma gorge se serre et mon cœur bat de plus en plus fort. Il y a le dernier bisou fait au grand cousin, la sourire encourageant de la cousine, la tendre chaleur des bras de l’ami, la froideur et le masque du papa, l’émotion attendrissante de la maman, les mots du petit frère qu’on n’oubliera jamais.

Je mesure la chance que j’ai, ce n’est pas tout le monde qui peut se vanter de rejoindre les douanes avec une danse du bip et une queuleuleu (merci la cousine).

Je passe les premières barrières et je me retourne, des bisous aériens et des sourires, des cœurs avec les mains, le mien qui bat de plus en plus vite… Je garde le sourire même si je m'approche de la vitre qui m'éloignera d'eux mais qui me rapprochera d’un rêve un peu fou. Je me retourne à nouveau vers la joyeuse bande, les derniers baisers ariens m’atteignent comme la plus douce des brises.

Je quitte Schengen, je me sens tellement lourde. Je me retourne une derrière fois, et derrière la vitre je regarde avec affection et fierté ces belles personnes en me répétant sans cesse : « ne pleure pas ». Un dernier geste de la main et je m’engage dans le couloir vers mon destin nippon d'un pas décidé.

J'attends patiemment mon avion devant ma porte L53. C’est déjà un peu le Japon tant les Japonais sont nombreux autour de moi. La grande sœur ne cesse de m’envoyer des messages, riant du fait que je suis entourée de deux hommes d’affaires japonais plutôt âgés. Elle me souhaite des tas de bonnes choses, je sais qu’elle le pense, je sais qu’elle aussi a en partie vécu ce que je vis, et ça me rassure et me fait du bien. Le téléphone vibre plus longuement à plusieurs reprises, ce sont les appels du papa et de la cousine. L'un est inquiet, l'autre est heureuse et fière. Pendant ce temps là, la soeurette continue de me harceler de messages, et elle fait bien, cela me détend d’autant plus que le vol a du retard.

Quelques minutes plus tard, on embarque enfin. Je donne mon passeport. Un scan et le Japon est tout proche. Flotte dans l’air une sensation de déjà vu et d'excitation. Je suis entourée d'eux, tellement attirants et fascinants, mais aussi si loin de moi. Je m'assois sur mon siège 37a. Une Japonaise s’installe à côté de moi. Un Espagnol termine la rangée. La Japonaise sur le fauteuil d’à côté a déjà retiré ses chaussures et mis sa couverture… Je n’ai même pas encore bouclé ma ceinture !

Je regarde par le hublot. Je me dis que je suis là où je dois être. Je me rappelle ce vol d'il y a deux ans et ma promesse. Après de longues minutes d’attente, où mon cœur a bien le temps de battre la chamade, nous décollons enfin. C’est au son d’Immortals de Fall Out Boy que je quitte ma France et Mes Nouveaux Héros.

Je n’ai pas envie de m’endormir de suite ou bien d’écouter de la musique, peur de craquer sans doute. Je choisis de regarder un premier film, "Le Discours d’un Roi", que je dédis à toute ma promo de CAPES. Air France a décidé de nous faire dormir comme des poules puisque le repas est assez rapidement servi. Plutôt bon ce repas d’ailleurs, Air France serait-il en progrès ? Poulet, salade, pâtes, camembert, mandarine, flan… Pour ceux qui me connaissent bien, j’ai fait le douloureux choix de ne pas prendre d’apéritif ou de vin, crainte de déranger 20 fois madame sieste qui s’est déjà assoupie à côté de moi. J’enchaîne un second film, "Saint Laurent", ok Gaspard tu es magnifique et talentueux, mais pour faire passer l’ennui, on a connu plus efficace. Au moins j’ai appris des choses sur ce couturier outre le fait de voir Gaspard nu comme un ver à plusieurs reprises dans le film.

Je craque, j’ai réellement besoin d’une pause pipi. Je profite d’un léger réveil de ma compagne de vol pour lui demander en japonais si elle peut gentiment me laisser traverser la rangée. Une fois ma petite pause terminée, je souhaite retourner à mon siège, mais entre l’Espagnol qui ne fera pas l’effort de se lever et madame sieste qui s’est déjà rendormie, paye ta galère !

J’essaie de m’endormir mais impossible, trop de pensées diverses et variées dans la tête. J’écoute une playlist de chansons françaises et je m’amuse à prendre l’écran du siège en photo car y figure Kendji.

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Petite dédicace au padre. Et non je n’ai pas de passion particulière pour Kendji. Bon il est beau gosse je dois l’avouer… Des beaux gosses, il y en a aussi dans l’avion, j’ai failli tomber amoureuse 20 fois. L’une de mes distractions devant l’insomnie : mater les Japonais qui se rendent aux toilettes justes devant moi… Je ne vous demande pas de me comprendre, mais ne me jugez pas svp…

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Il reste 5h de vol, ce qui rime avec chaleur, ennui et impatience. Sans compter que je commence à baliser pour les douanes à cause du saucisson dans mes bagages en soute. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour les copains.

Je pense d’ailleurs à ces copains qui m'attendent à l'autre bout du monde... Je prends mon Pad et je commence des notes afin de vous décrire ma journée et mon état. Il reste 4h48 et je suis crevée! Je n'arrive pas à dormir. Les écouteurs sont mes amis. De toute évidence, je n’aurai pas l’occasion de dialoguer avec miss dodo. Je repense à mon saucisson, l’une de mes obsessions durant ce vol. Je repense également à l'émouvant article de ma blonde, et au dernier texto de ma Fufu. Je repense au « je t'aime » de ma maman. En hommage aux copines et aussi parce que Benoît c’est la classe incarnée, Kyo passe en boucle dans mon iPod. "Les poupées russes", quelle belle chanson. Les miennes seront bientôt japonaises. Je repense au petit frère et à la sœurette qui jusqu'au décollage ont usé leurs doigts sur leurs téléphones pour m’accompagner jusqu’au bout. Je repense aussi aux absents et à ceux qui ne se sont pas manifestés.

Face à l’ennui, je m’oblige à regarder le film "Dracula". Je me suis prise finalement au film sur lequel j’avais des a priori négatifs. Ce n’est pas le best seller de l’année mais ça se regarde. Du moins ça aide à faire passer le temps.

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Quelques chansons dans l’iPod et un petit-déjeuner plus tard, le capitaine annonce que nous allons débuter l’atterrissage. Le stresse monte car je vais de nouveau poser les pieds sur le sol nippon mais aussi à cause du saucisson.

J’aperçois les premiers bateaux japonais et l’océan, puis la côte… on atterrit. J’y suis enfin. Soulagement et satisfaction.

Pas le temps de savourer, c’est la course : je dois passer les douanes et récupérer mes valises. Bien entendu, mes bagages sont parmi les derniers à arriver sinon ce ne serait pas drôle… J’appréhende les douanes (au cas où vous ne l’aurez pas compris, le saucisson est interdit dans les valises au Japon) et aussi les retrouvailles. Par chance, mon douanier ayant un anglais approximatif (dieu merci) il expédie mon passage. Les portes coulissantes s’ouvrent. Je cherche les miens. J’entends une voix familière. Je me retourne. Ils sont bien là et cela malgré deux ans d’absence. C’est l’heure de la délivrance après ces douze heures de vol et de stress. Je suis accueillie de la meilleure des façons et avec les plus beaux des sourires mais aussi avec des Chochocro !

Voilà, "Japon 2" peut débuter.

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